2 novembre, jour de prière pour les défunts
La conviction que les vivants ont à prier pour les morts s'est établie dès les premiers temps du christianisme.
L'idée d'une journée spéciale de prière pour les défunts dans le prolongement de la Toussaint a vu le jour dès avant le Xe siècle.
Le lien ainsi établi avec la fête de tous les saints répond à une vue cohérente :
- le 1er novembre, les catholiques célèbrent dans l'allégresse la fête de tous les saints ;
- le lendemain, ils prient plus généralement pour tous ceux qui sont morts.
Par ce jour consacré aux défunts, l'Église signifie aussi que la mort est une réalité qu'il est nécessaire et possible d'assumer puisqu'elle est un passage à la suite du Christ ressuscité.
Dans la lumière de la Toussaint, cette journée est pour les chrétiens l'occasion d'affirmer et de vivre l'espérance en la vie éternelle donnée par la résurrection du Christ.
La Toussaint et la fête des morts
- Le 1er novembre, la fête de la Toussaint unit l’Église de la terre à l’Eglise du ciel qui partage la Sainteté de Dieu.
Cette célébration nous relie non seulement à tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi à ceux qui, en fait les plus nombreux, sont dans la béatitude divine.
La Toussaint donne ainsi un avant-goût de la liturgie éternelle que la liturgie de la terre anticipe.
La Solennité de tous les saints semble liée, historiquement, à la dédicace de l’ancien temple romain du Panthéon par le pape Boniface IV au début du VIIe siècle. Originellement dédié à tous les dieux — c’est le sens du nom en grec — le Panthéon fut consacré à Marie et à tous les martyrs, auxquels on ajouta plus tard les confesseurs.
L’anniversaire de la dédicace du Panthéon, et donc la fête de tous les saints, fut fixée d’abord au 13 mai, puis, en 835, au 1er novembre.
- Le lendemain de la Toussaint, 2 novembre, l’Église catholique met tous les défunts au cœur de sa prière liturgique.
Vers l’an 1000, pour que la Toussaint garde précisément son caractère propre et qu’elle ne soit pas une journée des morts, Odilon, abbé de Cluny, impose à tous ses monastères la commémoration des défunts par une messe solennelle le 2 novembre.
Cette fête liturgique est à la fois une journée de commémoration et une journée d’intercession ; on fait mémoire des défunts et on prie pour eux.
On prie pour les défunts car ils ont besoin d’une purification pour être pleinement avec Dieu.
Notre prière peut les aider dans leur épreuve de purification, en vertu de ce qu’on appelle "la communion des saints".
La communion des saints, c’est la communion de vie qui existe entre nous et ceux qui nous ont précédés.
Il y a, dans le Christ, mort et ressuscité, un lien mutuel et une solidarité entre les vivants et les morts.
La Toussaint et la fête des morts, à la fois séparées dans le calendrier liturgique et en même temps articulées par leur enchainement, manifestent, d’une part avec tous les saints et de l’autre avec tous les fidèles défunts, ce même Salut inauguré par le Christ mort et ressuscité